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caroline.

Mais, Monsieur, vous en avez pour huit jours.

m. georgey.

No, no, my dear, une turkey tous les jours… Taisez-vous, my dear. J’avais dit jé voulais, et quand j’avais dit jé voulais, c’était jé voulais. Demaine vous dites à master Bonarde, à Madme Bonarde, à pétite Juliène, jé voulais ils dînaient tous chez moi, dans mon petite maison. Allez, my dear, allez tout de suite, vitement. Jé payais les turkeys demain. »

M. Georgey s’en alla sans tourner la tête ; Caroline ramassa les deux dindes et alla faire part à Mme Bonard et à Julien de l’invitation de M. Georgey. Mme Bonard remercia et accepta pour les trois invités ; ils se séparèrent en riant.

Pendant ce temps, Frédéric était venu rejoindre Alcide dans le bois.

« Eh bien, pauvre ami, es-tu bien remis de la rossée que t’a donnée ton père ?

frédéric.

Oui, et je viens te dire que je ne peux plus te voir en cachette, mon père me surveille de trop près.

alcide.

Bah ! avec de l’habileté on peut facilement tromper les parents.

frédéric.

Mais, vois-tu, Alcide, je ne suis pas tranquille ; j’ai toujours peur qu’il ne me surprenne. J’aime mieux me priver de te voir et obéir à mon père.