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mercie et je t’aime, ce que tu fais est beau, très beau. »

Mme Bonard embrassa Julien, qui pleura de joie et d’émotion ; Caroline se mit aussi à embrasser Julien ; l’Anglais sanglota et se jeta au cou de Julien en criant :

« Beautiful ! Beautiful ! Pétite Juliène, il était une grande homme ! »

Et, lui prenant la main, il la serra et la secoua à lui démancher l’épaule. Julien lui coula dans la main ses cinq pièces d’or, l’Anglais voulut en vain le forcer à les accepter. Julien s’enfuit et retourna à son troupeau, qui s’était éparpillé dans le champ pendant cette longue scène. Il courait de tous côtés pour les rassembler ; Caroline et Mme Bonard coururent aussi pour lui venir en aide ; l’Anglais se mit de la partie et parvint à saisir deux des plus belles dindes ; il les examina, les trouva grosses et grasses, leur serra le cou et les étouffa.

m. georgey.

Caroline, Caroline, j’avais les turkeys ; j’avais strangled deux grosses ; ils étaient lourdes terriblement. »

Les dindes étaient réunies ; Caroline accourut près de son maître et regarda celles qu’il tenait.

caroline.

Mais, Monsieur, elles sont mortes ; vous les avez étranglées ?

m. georgey, souriant.

Yes, my dear ; jé voulais manger des turkeys, toujours des turkeys.