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madame bonard, tristement.

Tu vas me quitter, mon Julien ! Moi-même, je dois te conseiller de suivre un maître si généreux !

m. georgey.

Bravo ! Madme Bonarde, c’était beaucoup fort bien ! Viens, pétite Juliène, moi riche, moi te donner toujours les jaunets.

julien.

Merci bien, Monsieur, merci, je suis très reconnaissant. Voici vos belles pièces, Monsieur, je n’en ai pas besoin ; je reste chez M. et Mme Bonard ; j’y suis très heureux et je les aime. »

Julien tendit les cinq pièces de vingt francs à M. Georgey, qui ouvrit la bouche et les yeux, et qui resta immobile.

madame bonard.

Julien, mon garçon, que fais-tu ? tu refuses une fortune, un avenir !

m. georgey.

Juliène, tu perdais lé sentiment, my dear. Pour quelle chose tu aimais tant master et Mme Bonarde ?

julien.

Parce qu’ils m’ont recueilli quand j’étais orphelin, Monsieur ; parce qu’ils ont été très bons pour moi depuis plus d’un an, et que je suis reconnaissant de leur bonté. Ne dites pas, ma chère maîtresse, que je refuse le bonheur, la fortune. Mon bonheur est de vous témoigner ma reconnaissance, de vous servir de mon mieux, de vivre près de vous toujours.

— Cher enfant ! s’écria Mme Bonard, je te re-