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ce qu’il avait désiré, du calme, de l’affection, des sentiments honorables, des goûts simples, une reconnaissance sans bornes.

Il a augmenté sa maison d’une jeune sœur de Caroline, bonne active et agréable ; elle a dix-neuf ans. Frédéric trouve en elle les qualités nécessaires au bonheur intérieur. Mme Bonard désire vivement l’avoir pour belle-fille. M. Georgey dit sans cesse des paroles qu’il croit fines et qui désignent clairement que ce mariage lui serait fort agréable. Frédéric sourit, Pauline rougit et ne paraît pas mécontente ; tout le monde s’attend à voir une noce avant deux mois.

Frédéric a vingt-quatre ans ; il aura du bien, il est beau garçon, religieux, laborieux. Depuis la mort de son mauvais génie, comme il appelait Alcide, il n’a jamais failli. Il sera bon mari et bon père, car il est bon fils, bon ami et surtout bon chrétien.

Julien compte passer sa vie près de ses bienfaiteurs, qui espèrent le garder toujours. Il parle souvent avec M. Georgey de l’avantage qu’il y aurait à profiter de la petite rivière qui traverse sa propriété, pour établir une fabrique de fil de fer et de laiton. M. Georgey ne dit pas non ; il sourit, il fait des plans qu’il explique à Julien, et ils passent des soirées entières à former des projets qui seront probablement exécutés bientôt.

P.-S. J’apprends que Frédéric est marié depuis huit jours, que M. Georgey a donné en présent de noces à Frédéric la somme de dix mille francs, et