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julien.

À la ferme, M’sieur ; Mme Bonard.

l’anglais.

Où c’est Madme Bonarde ?

julien.

Là-bas, M’sieur. Derrière ce petit bois, à droite, puis à gauche.

l’anglais.

Oh ! moi pas connaître et, moi pas trouver Madme Bonarde. Viens, pétite, tu vas montrer Madme Bonarde.

julien.

Je ne peux pas quitter mes dindes, M’sieur. Il faut que je les fasse paître.

l’anglais.

Pêtre ? Quoi c’est, pêtre ?

julien.

Paître, manger. Je ne les rentre que le soir.

l’anglais.

Moi, jé comprends pas très bien. Toi manger toutes les grosses turkeys ? Aujourd’hui ?

julien.

Non, M’sieur… Adieu, M’sieur. »

Et Julien, ennuyé de la conversation de l’Anglais, le salua et fit avancer les dindons ; l’Anglais le suivit. Julien eut beau s’arrêter, marcher, aller de droite et de gauche, l’Anglais ne le quittait pas. Julien, un peu troublé de cette obstination, et craignant que cet étranger ne lui enlevât une ou deux de ses dindes, les dirigea du côté de la ferme pour appeler quelqu’un à son aide.

Au moment où il allait tourner au coin du petit