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digne accusation de vol lancée par Alcide Bourel.

M. Georgey monte à la tribune des avocats. Il salue l’assemblée et commence :

« Honorbles sirs, jé pouvais pas empêcher une indignation dé mon cœur quand cé Alcide malhonnête avait accusé lé povre Fridric comme une voleur. Jé savais tout, jé voyais tout ; c’était Alcide lé voleur. Fridric était une imprudente, une bonne créature ; il avait suivi lé malhonnête ami ; il croyait vrai ami, bone ami ; il savait rien des voleries horribles dé l’ami ; Fridric comprenait pas très bien quoi il voulait faire lé malhonnête ; et quand il comprenait, quand il disait : Jé voulais pas, c’était trop tardivement ; Alcide avait volé moi… Et Fridric voulait pas dire : C’était lui, prenez-lé pour la prison. Et quand lé bons gendarmes français avaient arrêté le malhonnête Alcide, cette gueuse avait coulé dans lé poche de lé povre Fridric montre, chaîne, or et tout. Quand j’étais arrivé, jé comprenais, jé savais. J’avais dit, pour sauver Fridric, c’était moi qui avais donné montre, or, chaîne. Lé gendarmes français avaient dit : « C’était bon ; il y avait pas dé voleur. » Et j’avais emmené les deux garçons ; et j’avais foudroyé Alcide et j’avais chassé lui. Et Fridric était presque tout à fait morte dé désolation du arrêtement des gendarmes. Et lé père infortuné et lé mère malheureuse étaient presque morte de l’honneur perdu une minute. Voilà pourquoi Fridric il était soldat. Et vous avez lé capacité de voir il était bon soldat, brave soldat, soldat français dans lé généreuse, brave régiment cent et deux. Et si cette scélérate Alcide avait réussi au