Je vous répète qu’il n’est pas question de Bonard dans les demandes que je vous adresse, mais de vous seul. De votre propre aveu, vous avez donné un coup de poing à votre chef, vous l’avez traité de canaille, et vous avez appelé vos amis dans l’intention évidente de vous délivrer par la force. Avez-vous quelque chose à dire pour votre excuse ?
Quand j’aurais à dire, à quoi cela me servirait-il, puisque vous êtes tous décidés d’avance à me faire fusiller et à acquitter Bonard qui est un hypocrite, un voleur ?… C’est un jugement pour rire, ça.
Taisez-vous ; vous ne devez pas insulter vos juges ni accuser un camarade. Je vous préviens que vous rendez votre affaire plus mauvaise encore.
Ça m’est bien égal, si je parviens à faire condamner ce gueux de Bonard, ce voleur, ce… »
M. Georgey se lève avec impétuosité et s’écrie :
« Jé demandais lé parole.
Vous aurez la parole, Monsieur, quand nous en serons à la défense. Veuillez vous asseoir. »
M. Georgey se rassoit en disant :
« Jé demandais excus ; cé coquine d’Alcide m’avait mis en fureur. »
Alcide se démène, montre le poing à M. Georgey en criant :