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alcide.

Bonjour, mon brave Frédéric. Nous voici enrôlés dans le même régiment, et bien différent de ce que nous étions quand nous nous sommes quittés. Voici des amis que je te présente. Ils ont, comme moi, entendu parler de toi.

frédéric.

De moi ? À propos de quoi donc ?

alcide.

Comment ! tu es donc seul à ne pas savoir qu’il n’est bruit que de toi dans le régiment ? Ton nom est dans toutes les bouches. Quand nous voulons faire l’éloge d’un des nôtres, nous disons « Brave comme Bonard, exact comme Bonard, bon chrétien comme Bonard, généreux comme Bonard ». N’est-il pas vrai, camarades ? Je ne blague pas, moi.

tous.

Oui, oui, très vrai ! Ça a passé en proverbe dans l’escadron.

frédéric.

Merci de votre bonne opinion, camarades. Je suis heureux de vous connaître. Et toi, Alcide, je compte bien que nous vivrons en bonne amitié et en bons soldats, en vrais chrétiens.

alcide.

C’est bien ma pensée ; nous emboîterons tous le même pas.

gredinet.

Nous serons la crème de l’escadron, toi, Bonard, à notre tête.

renardot.

Oui, soyons tous les grenadiers de Bonard, et ce sera notre gloire.