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médecin. M. Georgey le fit entrer de suite chez Frédéric.

M. Boneuil tâta le pouls du malade, examina ses yeux injectés de sang, écouta sa parole brève et saccadée.

« Il doit avoir eu une vive émotion, une grande frayeur. Depuis quand est-il dans cet état ?

madame bonard.

Depuis trois ou quatre heures, Monsieur. »

L’interrogatoire et l’examen continuèrent quelque temps encore ; le résultat de la consultation fut une saignée immédiate, des sinapismes aux pieds, et diverses autres prescriptions, auxquelles se conforma scrupuleusement Mme Bonard.

M. Georgey se retira avec M. Boneuil ; il l’interrogea ; le médecin comprenait mal ses questions, auxquelles il faisait des réponses que M. Georgey ne comprenait pas du tout. La conversation continua ainsi jusqu’à la porte de M. Georgey, qui salua et rentra.

caroline.

Monsieur ne ramène donc pas Julien ?

m. georgey.

No, my dear ; Madme Bonarde elle avait la nécessité de lui.

caroline.

Et quand l’aurons-nous ?

m. georgey.

Jé pas savoir. Physiciène savoir ; moi pas comprendre lé parole sans compréhension de cette mosieur Bonul. Lui parlait, parlait comme un magpie.