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julien.

Pardon, maîtresse, il nous a rejoints avec Frédéric.

bonard, frappant du poing sur la table.

Avec Frédéric ? Encore ! Quand je l’avais tant défendu !

madame bonard.

Et sont-ils restés ensemble ?

julien.

Je ne sais pas, maîtresse ; je ne les ai plus vus quand je me suis réveillé.

bonard.

C’est égal, mon garçon, ne t’afflige pas ; tu n’y as pas mis de méchanceté, tu ne savais pas que ce vin te griserait. Tu as l’air fatigué ; va te coucher.

madame bonard.

Ôte tes beaux habits neufs, d’abord. Je vais les serrer ici à côté. »

Julien ôta sa redingote, puis son gilet. Il mit les mains sur les poches.

« Ah ! mon Dieu ! qu’est-ce qu’il y a donc ?… De l’argent !… De l’or !… D’où vient ça ? Ce n’est pas à moi !… Je n’y comprends rien.

madame bonard.

De l’or ! Comment as-tu de l’or dans tes poches ? Et que de pièces ! »

Elle et son mari comptèrent les pièces : il y en avait dix, plus quelques pièces d’argent. Ils étaient stupéfaits.

« Oh ! mon Dieu ! mon Dieu ! s’écria Julien, on va croire que je les ai volées ! Mais quand et com-