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Mme Bonard, ayant complètement repris sa tranquillité d’esprit, commença à trouver mauvais que Frédéric fût parti avant son retour et eût livré la ferme et les bestiaux au premier venu.

« Et puis, dit-elle, on n’a jamais entendu parler de vol à l’intérieur dans aucune maison ; qu’est-ce qui a pu être assez hardi pour venir briser une porte et une serrure dans une ferme qu’on sait être habitée ?

madame blondel.

Et puis, comment aurait-on pu deviner qu’il y avait une somme d’argent dans cette armoire ?

madame bonard.

Et pourquoi s’est-on contenté de prendre l’argent et n’a-t-on pas emporté du linge et des habits ?

madame blondel.

Et si Frédéric n’est parti qu’à midi, comme vous le lui aviez recommandé, comment des voleurs ont-ils pu avoir le temps de commettre ce vol ?

madame bonard.

Et si les dindons ont été volés, comment ne les aurait-on pas tous emportés ?

madame blondel.

Et comment supposer que des voleurs se soient entendus pour venir dévaliser votre ferme, juste pendant la demi-heure où il n’y avait personne ?

madame bonard.

Et comment… ?

bonard.

Assez de suppositions, mes bonnes femmes ; quand nous parlerions jusqu’à demain, nous n’en serions pas plus savants. Frédéric reviendra avant