Bah ! on trouve toujours moyen de s’en procurer. Et puis, je suis convenu avec Frédéric d’y conduire l’Anglais ; il nous régalera.
Alcide, tu vas faire quelques tromperies à ce bon M. Georgey. Je ne veux pas de ça, moi.
Quelle tromperie veux-tu que je lui fasse ? Ce n’est pas que ce soit difficile, car il est bête comme tout ; on lui fait accroire tout ce qu’on veut.
Il n’est pas bête ; il est trop bon. Si tu l’as trompé avec tes dindons, c’est parce qu’il a eu confiance en toi et qu’il t’a cru honnête.
Tu m’ennuies avec tes dindons, tu répètes toujours la même chose ! Si tu crains que nous ne trompions ton Anglais, viens avec lui ; tu nous empêcheras de l’attraper, tu le protégeras contre nous.
Ma foi, je ne dis pas non ; et ce serait une raison pour aller à cette foire dont je ne me soucie guère pour mon compte.
Vas-y ou n’y va pas, ça m’est égal. Frédéric et moi, nous irons avec l’Anglais, tu peux bien y compter. »
Alcide mit ses mains dans ses poches et s’en alla en sifflant :
J’ai du bon tabac, tu n’en auras pas.