Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.
m. georgey.

Very well, my dear ; dans les trois semaines jé vénais demander Juliène.

— Mais je n’ai encore rien dit, maîtresse », s’écria Julien.

Et il éclata en sanglots.

Pendant quelques instants l’Anglais le regarda pleurer. Puis il lui passa plusieurs fois la main sur la tête, et dit d’une voix attendrie et très douce :

« Povre pétite Juliène ! Bonne pétite Juliène ! pleurer par chagrinement de quitter master et Mme Bonard ? C’était très joli, très attachant. Don’t cry,… mon pétite Juliène. Toi être consolé, moi t’aimer beaucoup fort ; toi aider Caroline, aider moi, misérable homme tout solitaire qui vois pas personne pour affectionner ; moi qui cherchais un honnête garçone pour rendre heureux et qui trouvais personne.

« Pleure pas, pétite Juliène, toi faire comme ton volonté. Jé té faisais demain et tous les matinées un rencontrement avec les turkeys. Quand il fera trois semaines, toi diras à moi oui ou non. »

Georgey lui secoua fortement la main. Julien leva sur lui ses yeux baignés de larmes, baisa la main qui serrait encore la sienne, essaya de parler, mais ne put articuler une parole.