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mangea de manière à contenter M. Georgey, qui le regardait avec une satisfaction visible. Il les fit boire en proportion de ce qu’ils avaient mangé ; après le lièvre on avait servi des petits pois, puis une crème à la vanille. Julien avalait, avalait ; l’Anglais riait et se frottait les mains. Bonard riait et chantait ; Mme Bonard sentait sa tête tourner et s’inquiétait. Caroline sautillait, riait, versait à boire et parlait comme une pie.

m. georgey.

Stop, Caroline, my dear. Jé voulais plus donner à boire ; ils étaient tous en tournoiement. Vous, Caroline, taisez-vous et courez vitement apporter le coffee, et laissez-nous en tranquillité. »

Caroline rentra peu d’instants après avec le café ; M. Georgey en fit boire deux tasses à chacun de ses convives.

m. georgey.

C’était très bon pour enlever lé tournoiement, my dear. Après le coffee nous parler tout lé jour ; quand lé lune est arrivée, jé rentrer vous dans lé maison à vous.

madame bonard.

Pardon, Monsieur, il faut que je m’en aille tout à l’heure ; nous avons à faire chez nous.

m. georgey.

Quoi vous avoir à faire ? Frédéric il était là.

madame bonard.

Mais il ne fera pas du tout ce qu’il y a à faire dans la ferme, Monsieur. Les vaches, les chevaux, les cochons à soigner. Et puis les dindes qui n’ont pas été au champ.