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Jacques ne courut pas, mais alla tranquillement chercher la corde qu’on lui demandait. Il n’était pas trop content du ton impérieux de Mitineka : mais c’étaient les neveux du général, et il crut devoir obéir sans répliquer.

Pendant qu’il faisait sa commission, Yégor, l’un d’entre eux, âgé de huit ans, s’approcha de Paul et lui dit :

« Mets-toi à quatre pattes, que je monte sur ton dos : tu seras mon cheval. »


Le général sortit après leur avoir caressé les joues.

Paul était fort complaisant : il se mit à quatre pattes ; Yégor sauta sur son dos et lui dit d’aller très vite, très vite. Paul avança aussi vite qu’il pouvait.

« Plus vite, plus vite ! criait Yégor. Nikalaï, Mitineka, Pavlouska, fouettez mon cheval, qu’il aille plus vite ! »

Les trois frères saisirent chacun une petite baguette et se mirent à frapper Paul. Le pauvre petit voulut se relever, mais tous se jetèrent sur lui et l’obligèrent à rester à quatre pattes.