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venu de Paris, et son garçon de cuisine, excellent pâtissier. Ce soin touchant de bien-être mit le comble à la reconnaissance du général ; ses inquiétudes étaient finies, son bonheur devenait complet ; dans sa joie, il pleura comme un enfant.

Un jour, une lettre du prince Négrinski annonça au général la mort de sa nièce Papofski et les pénibles événements qui avaient amené cette fin prématurée. Cette nouvelle impressionna péniblement le général, sa famille et ses amis ; mais ce sentiment s’effaça promptement par le bonheur dont ils jouissaient. Leur vie à tous était douce et gaie ; Natasha allait tous les jours passer quelques heures chez son amie Elfy : elle l’aidait à faire sa cuisine, à laver son linge, à le raccommoder, à faire son ménage ; Alexandre et Michel passaient leur récréations avec Jacques et Paul, à bêcher le jardin, à ratisser les allées, arroser les légumes, etc. ; le prince Romane et Moutier y mettaient aussi la main ; Mme Dabrovine et le général venaient souvent se mêler à leurs occupations, rire de leurs jeux, s’amuser de leurs plaisirs. Le lendemain de son arrivée, le général et sa nièce allèrent voir le château à vendre ; tout y était joli et magnifique ; la terre était considérable ; les bois étaient superbes ; le prix en était peu élevé pour la beauté de la propriété : deux millions payés comptant rendirent le général possesseur de cette terre si bien placée pour leur agrément à tous. Ils s’y transpor-