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disait, éclata en sanglots, et se jeta dans les bras de son ex-gouverneur. Michel fit comme son frère. Le prince Romane les embrassa, les serra contre son cœur.

Le prince

Mes chers enfants, vous resterez mes chers élèves, si votre mère et votre oncle veulent bien me garder ; pourquoi me renverrait-on, si tout le monde est content de moi ?

Alexandre

Comment ! vous voudriez…, vous seriez assez bon pour rester avec nous, quoique vous soyez prince ?

Le prince

Eh ! mon Dieu, oui ! un pauvre prince sans le sou, qui sera assez bon pour vivre heureux au milieu d’excellents amis, si toutefois ses amis veulent bien le lui permettre. »

Mme Dabrovine lui serra la main en le remerciant affectueusement de la preuve d’amitié qu’il leur donnait. Le général l’embrassa à l’étouffer ; Natasha le remerciait du bonheur de ses frères ; Jacques et Paul restaient à l’écart.

« Et vous, mes bons enfants, leur dit le prince en les embrassant, je veux aussi vous conserver comme élèves : je serai encore votre maître et toujours votre ami. C’est toi, mon petit Paul, qui m’as trouvé le premier.

Paul

Je me le rappelle bien ! Vous aviez l’air si malheureux ! Cela me faisait de la peine.