Page:Ségur - Le général Dourakine.djvu/232

Cette page a été validée par deux contributeurs.

son côté. En se rejetant dans la voiture, les cinq têtes se cognèrent ; chacun fit : Ah ! et se frotta le front, la joue, le crâne. Tous se regardèrent et se mirent à rire de plus belle.

Les voitures gravissaient une colline dans un sable mouvant ; les chevaux marchaient au pas. Ils s’arrêtèrent tout à fait ; la portière s’ouvrit, Natasha et Romane y apparurent : le visage de Natasha brillait de gaieté par avance. Romane souriait avec bienveillance.

Natasha

Qu’est-ce qui vous amuse tant ? Maman et mon oncle font demander de quoi vous riez.

Alexandre

Nous rions, parce que nous nous sommes tous cognés et que nous nous sommes cassé la tête.

Natasha, riant.

Cassé la tête ! et vous riez pour cela ?… Et vous aussi, ma bonne madame Dérigny ?

Madame Dérigny

Oui, mademoiselle ; mais avant il faut dire que nous avions pris une leçon de chant qui nous avait fort égayés.

Natasha

De chant ? Qui donnait la leçon ? qui la prenait ?

Madame Dérigny

Nos maîtres étaient messieurs vos frères ; les élèves étaient Jacques, Paul et moi.

Natasha

Oh ! comme j’aurais voulu l’entendre ! Que cela