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XIII

PREMIER PAS VERS LA LIBERTÉ


Le lendemain, un peu avant déjeuner, le général appela Mme Papofski dans le salon ; elle arriva, inquiète de la convocation, et trouva son oncle assis dans son fauteuil ; il lui fit un salut majestueux de la main.

« Asseyez-vous, Maria Pétrovna, et écoutez-moi. Vous êtes venue à Gromiline pour vous faire donner une partie de ma fortune ; vous avez feint la pauvreté, tandis que je vous sais riche. Silence, je vous prie ; n’interrompez pas. Je ne tiens pas à ma fortune ; je vous fais volontiers l’abandon de Gromiline et des biens que vous convoitez et que je possède en Russie. Au lieu de vous en laisser la gestion pendant mon absence, je vous les donne et je ne garde que mes capitaux pour vivre dans l’aisance avec votre sœur et ses enfants que vous détestez,