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a grondés ; il a dit que nous étions des menteurs, des méchants enfants, et il s’en est allé malgré Natasha.

Natasha

Oui, ma tante ; et j’ai eu beau lui dire que c’était très mal de haïr les Polonais comme il le faisait, et d’autres choses, très raisonnables, il n’a rien voulu écouter, et il est parti très en colère.

— Ah ! » dit Mme Papofski.

Et, sans ajouter autre chose, elle quitta la chambre, étonnée et désappointée.

« Il n’est pas Polonais ? pensa-t-elle. Qu’est-il donc ? »

Chez Mme Dabrovine, où Romane trouva le général, il raconta, encore tout ému, l’apostrophe des petits Papofski ; et, lorsque le général et Mme Dabrovine lui dirent qu’il avait tort de s’effrayer de propos d’enfants, son agitation redoubla.

Romane

Cher comte, chère madame, ces enfants n’étaient que l’écho de leur mère ; je le voyais à leur manière de dire, à leur insistance grossière et malicieuse. Ce n’est pas moi seul qui suis en jeu ; ce serait vous, mes bienfaiteurs, mes amis les plus chers, vos fils, votre fille, si bonne et si charmante ; tous vous seriez enveloppés dans la dénonciation ; car, vous savez… elle l’a dit… elle nous fera tous enfermer, juger, envoyer aux mines, en Sibérie ! Oh !… la Sibérie !… quel enfer !… Quelle terreur de songer que, pour moi, à cause de moi, vous y