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vez-vous lui donner ce que vous n’avez plus ?

Le général

Et voilà le beau de l’affaire ! et voilà pourquoi nous rions, Natalie et moi. J’ai eu de l’esprit comme un ange. Raconte-lui cela, ma fille, je ris trop, je ne peux pas. »

Mme Dabrovine raconta à Romane ce qui s’était passé entre le général et Mme Papofski. Romane rit à son tour de la crédulité de la dame et de la présence d’esprit du général.

Romane

Mon cher et respectable ami, j’espère et je crois que vous nous avez tous sauvés d’un plan infernal de dénonciation qui aurait réussi, je n’en doute pas.

Le général

Et moi aussi, mon ami, j’en suis certain, à la façon dont on traque tout ce qui est Polonais et catholique ; et, sous ces deux rapports, nous sommes tous véreux ; n’est-ce pas, ma fille ? ajouta le général en déposant un baiser sur le front de Mme Dabrovine.

Madame Dabrovine

Oh oui ! mon père ! les souffrances de la malheureuse Pologne me navrent ; et le malheur a ouvert mon cœur aux consolations chrétiennes d’un bon et saint prêtre catholique qui vivait dans mon voisinage, et qui m’a appris à souffrir avec résignation et à espérer. »

Romane écoutait Mme Dabrovine avec respect, admiration et bonheur.