Dérigny rentra chez lui ; les enfants dormaient, sa femme l’attendait.
« Une jolie commission dont je suis chargé par le général ! dit Dérigny en riant. Il faut que je me mette en campagne dès demain pour trouver un gouverneur aux jeunes Dabrovine. »
Et où trouveras-tu le gouverneur ? Comme c’est facile dans le centre de la Russie ! Tu ne connais personne. Ce n’est pas Vassili qui te fournira des renseignements. Vraiment, notre bon général est par trop bizarre. Comment feras-tu ?
Je ne ferai rien du tout. J’espère qu’il n’y pensera plus. Mais je regrette de ne pas pouvoir rendre service à Mme Dabrovine, qui me semble être une excellente personne et ne ressemblant en rien à sa sœur.
De même que ses enfants ne ressemblent en rien à leurs cousins, Mlle Natasha est une personne charmante, pleine de cœur et de naïveté, et les garçons paraissent bons et bien élevés. »
Mme Dérigny et son mari causèrent quelque temps, et ils allèrent se coucher après avoir parlé de leur chère France et de ce qu’ils y avaient laissé.