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faux rapport sur nos sentiments et notre langage à son égard.

Natasha

Si on lui en a fait, elle ne devrait pas y croire, vous connaissant si bonne, si franche, si serviable, si pleine de cœur.

— C’est parce que tu m’aimes beaucoup que tu me juges ainsi, ma bonne fille », dit Mme Dabrovine en embrassant Natasha et en la serrant contre son cœur.

Elle souriait en l’embrassant ; Natasha, heureuse de ce sourire presque gai, étouffa sa mère de baisers ; puis elle dit :

« C’est mon oncle qui vous a fait sourire le premier et bien des fois depuis notre arrivée ; bon cher oncle, que je l’aime ! que je l’aime ! Comme nous allons être heureux avec lui, toujours avec lui ! Nous l’aimons, il nous aime, nous ne le quitterons jamais.

Madame Dabrovine

La mort sépare les plus tendres affections, mon enfant.

Natasha

Oh, maman !

Madame Dabrovine

Ma pauvre fille ! je t’attriste ; j’ai tort. Mais voilà nos affaires rangées ; allons nous coucher. »

La mère et la fille s’embrassèrent encore une fois, firent leur prière ensemble et s’étendirent dans leur lit ; Natasha était si contente du sien