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resterons ici toute la journée, maman et moi ; et vous, mon oncle, vous viendrez nous y voir très souvent et très longtemps ; vous fumerez là, dans ce bon fauteuil, près de cette fenêtre, d’où l’on a une si jolie vue, car je me souviens que vous aimez à fumer. Alexandre, Michel et moi, nous travaillerons autour de cette belle table ; nous jouerons du piano, et pauvre maman sera là tout près de vous.

Madame Papofski, avec un sourire forcé.

Et moi, Natasha, où est ma place ?

Natasha, embarrassée et rougissant.

Pardon, ma tante ; je ne pensais pas… qu’il vous fût agréable… de…, de…

— … de sentir l’odeur du tabac, cria le général en embrassant à son tour sa bonne et aimable petite-nièce, et en riant aux éclats.

— Merci, mon oncle, lui dit Natasha à l’oreille en lui rendant son baiser, je l’avais oubliée.

Le général

Allons dans les chambres à coucher à présent. Voici la tienne, mon enfant. »

Nouvelle surprise, nouvelles exclamations, et fureur redoublée de Mme Papofski, qui comparait son appartement avec celui de la sœur qu’elle détestait. Natasha et ses frères couraient de chambre en chambre, admiraient, remerciaient. Quand ils surent que tout était l’ouvrage des Dérigny, Natasha se jeta au cou de Mme Dérigny et serra les mains de Dérigny, pendant que les deux plus jeunes em-