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dîner et coucher à Gjatsk, qui se trouvait à moitié chemin de Gromiline, et l’on ne devait y arriver qu’entre sept et huit heures du soir.

Mme Dérigny avait essayé de l’égayer, mais cette fois, elle avait échoué. Jacques avait fait sur la Russie quelques réflexions qui devaient être agréables au général, mais son front restait plissé, son regard était ennuyé et mécontent ; enfin ses yeux se fermèrent, et il s’endormit, à la grande satisfaction de ses compagnons de route.


Ils se mirent dans la berline commode et spacieuse.

Les heures s’écoulaient lentement pour eux ; le général Dourakine sommeillait toujours. Mme Dérigny se tenait près de lui dans une immobilité complète. En face étaient Jacques et Paul, qui ne dormaient pas et qui s’ennuyaient. Paul bâillait ; Jacques étouffait avec sa main le bruit des bâillements de son frère. Mme Dérigny souriait et leur faisait des chut à voix basse. Paul voulut parler ; les chut de Mme Dérigny et les efforts de Jacques, entremêlés de rires comprimés, devinrent si fré-