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« Prenez votre argent, reprit-elle avec plus de douceur ; je ne dis pas que je ne vous payerai jamais la façon de vos quatre dernières robes, mais il faut pour cela que vous me les arrangiez, car je ne peux pas les mettre telles qu’elles sont… Parlez donc, Caroline ? vous restez comme une statue sans dire mot.

caroline.

Pardon, madame ;… c’est que… je suis si étonnée,… je ne comprends pas ce que madame me reproche… Comment, en quoi ai-je pu mécontenter madame ?…

madame delmis.

En vous faisant passer pour ce que vous n’étiez pas, et en continuant à recevoir mes commandes après la mort de votre mère. »

La surprise de Caroline redoubla.

caroline.

Mais… madame m’a elle-même apporté ses robes à faire… Depuis la mort de maman, j’ai plus que jamais besoin de travailler… Je ne comprends pas davantage ce que madame me reproche.

— Je vous reproche de m’avoir gâché mes robes, qui vont horriblement, s’écria Mme Delmis avec impatience, et de ne m’avoir pas prévenue que c’était votre mère qui les taillait et bâtissait, et que vous ne savez que coudre l’ouvrage déjà préparé.

caroline.

On a dit cela à madame ! et madame l’a cru ! Et