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caroline.

Tu as raison, Gribouille ; j’ai tort de me laisser aller : il me faut du courage ; avec l’aide de Dieu j’en aurai.

gribouille.

Et moi donc ! Il m’en faudra du courage et de la tête pour tout faire à présent.

caroline, souriant.

Tout faire ? Quoi donc ? Qu’auras-tu tant à faire ?

gribouille.

Laver le linge, bêcher, semer, arroser, soigner le jardin, nettoyer la maison, apporter de l’eau, acheter les provisions, réparer les meubles, faire le ménage. C’est toi qui faisais tout cela avec moi, jadis ; à présent que nous n’avons plus la pension de six cents francs de maman, il faut faire de l’argent, et tu pourras en faire en travaillant, tandis que moi je ne puis que t’y aider en t’empêchant de te déranger de ton travail.

caroline.

Bon Gribouille ! sais-tu que tu me seras très utile et que tu as de très bonnes idées ?

— Vraiment ! dit Gribouille rougissant de bonheur : je te serai utile ? J’en suis bien, bien heureux ! Je te demanderai seulement de me dire tous les matins ce que j’aurai à faire et je le ferai… Oh ! tu verras avec quelle exactitude j’exécuterai tes ordres. »

Le pauvre Gribouille se mit tout de suite à l’œuvre en décrochant le balai et en nettoyant la