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III

mort de la femme thibaut


Lorsque Caroline rentra dans la chambre de sa mère, elle trouva le curé priant pour le repos de cette âme, qui venait de comparaître devant Dieu et qui recevait la récompense de sa piété, de sa longue patience, de sa résignation. Ses peines n’avaient duré que quelques années, son bonheur devait durer toujours.

En voyant sa mère sans mouvement et sans vie, Caroline étouffa un cri qui s’échappait de sa poitrine, et, se jetant à genoux, elle donna un libre cours à ses larmes. Le curé la laissa quelque temps à sa douleur ; quand il vit que ses sanglots commençaient à se calmer, il lui prit la main, et, la faisant agenouiller devant le crucifix qui avait reçu le dernier regard de sa mère, il lui dit de sa voix pleine d’onction et de piété :