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caroline.

Jamais je n’abandonnerai mon frère, maman, soyez-en certaine.

la mère thibaut.

Jamais,… jamais… Merci… Jamais… Oh ! mon Dieu ! je ne sais plus,… je ne peux plus penser… Ma tête… Tout s’en va… M. le curé… Ha !…

— Gribouille, Gribouille, va vite chercher M. le curé ! s’écria Caroline en se jetant sur sa mère, qui venait de perdre connaissance.

gribouille, se levant.

Et si je le trouve, que faudra-t-il faire ?

caroline.

L’amener ici ; vite, vite ; dis-lui que maman se meurt. »

Gribouille sortit précipitamment et courut chez M. le curé, qu’il trouva faisant une partie de dominos avec le pharmacien du bourg.

« Tiens ! Gribouille ! dit le curé avec un sourire bienveillant. Par quel hasard, mon garçon ? As-tu besoin de moi ?

gribouille.

Vite, vite, monsieur le curé ! maman se meurt ; il faut que je vous amène : Caroline l’a dit. »

Le curé se leva, prit son chapeau, son bâton, et suivit Gribouille sans mot dire. Ils arrivèrent en peu d’instants à la porte de la mère Thibaut ; le curé entra le premier ; Caroline, à genoux près du lit de sa mère, priait avec ferveur ; au bruit que fit