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parut sur le visage de Rose ; elle saisit la main de Caroline et, la portant à ses lèvres, donna un libre cours à ses sanglots.

rose.

Ah ! le brigadier a bien raison ! Sainte, excellente créature ! Caroline, aidez-moi dans mon repentir ; je veux voir M. le curé avant de mourir.

caroline.

Vous verrez M. le curé, et j’espère que vous ne mourrez pas, ma pauvre Rose. Monsieur le brigadier, je vous en prie, allez chercher M. le curé… Je vous en prie,… cher monsieur Bourget !

le brigadier.

Ma bonne chère mademoiselle Caroline, impossible ! Je ne dois pas quitter mon poste ; je suis seul à garder la prison. Je suis peiné, désolé de vous refuser : mais le devoir avant tout.

caroline.

Vous avez raison… J’oubliais… Comment faire ?

le brigadier.

Si j’envoyais Gribouille ?

caroline.

Bien ! Très bien ! Envoyez vite Gribouille et revenez. »

Le brigadier ne se le fit pas dire deux fois ; il trouva Gribouille dans la salle et lui dit de ramener vite M. le curé pour Rose, qui se mourait. Gribouille partit en courant ; mais, avant de s’en aller, il remit son panier au brigadier.

« Gardez bien cela, lui dit-il ; ce sont nos provi-