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le brigadier.

Deux seulement, l’autre était une femme, Rose, la bonne de M. le maire.

caroline.

Rose ! voleuse ! Oh ! mon Dieu ! est-il possible ? Pauvre Rose !

le brigadier.

Pauvre Rose, en effet. Je ne sais si elle en reviendra ; elle a la tête meurtrie et tout le corps aussi ; elle s’était liée avec ce mauvais sujet de Michel ; elle voulait se marier à toute force ; lui l’exploitait, il la stylait à voler, et puis il la battait, à ce qu’il semble, puisqu’elle en porte les traces.

caroline.

Où est-elle, cette pauvre Rose ? Ne pourrais-je pas la voir ?

le brigadier.

Elle est chez nous à la prison de la gendarmerie ; mais une mauvaise femme comme Rose n’est pas digne de recevoir une personne comme vous, mademoiselle Caroline.

caroline.

Je pourrais peut-être la consoler, lui donner de meilleurs sentiments, amener le repentir de ses fautes. Je vous en prie, monsieur le brigadier, permettez-moi de la voir.

le brigadier.

Tout ce que vous voudrez et quand vous voudrez, mademoiselle Caroline. Voyez-la si le cœur vous en dit.