maison tranquille et honnête, et pourtant je ne puis répondre qu’elles ne recommencent, et pis encore.
Mais que deviendrez-vous, ma pauvre enfant ! Comment, à vous seule, gagnerez-vous du pain pour deux ?
Que monsieur ne s’inquiète pas de moi. J’ai confiance en Dieu ; il ne m’a jamais abandonnée, il me protégera encore.
Il faut donc vous laisser partir, Caroline ? Cette séparation me chagrine beaucoup. Je vous regretterai toujours, et même ce pauvre Gribouille, si plein de cœur et de dévouement malgré son imbécillité… Si j’avais été seul, je ne me serais jamais séparé de vous ; mais… je ne suis pas seul, ajouta-t-il avec un soupir, et ce n’est pas moi qui m’occupe des détails du ménage. Soyez sûre que je ne vous perdrai pas de vue, mon enfant, que je vous conserverai toujours une grande affection, et que vous aurez toujours en moi un ami sincère. »
Caroline, trop émue pour répondre, se borna à baiser la main que lui tendait son maître ; elle y laissa tomber une larme et sortit précipitamment.
En rentrant à la cuisine, elle s’assit, appuya sa tête dans ses deux mains et réfléchit sur son ave-