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gribouille.

Tu appelles cela ne rien dire, quand il me traite de bête, de nigaud, et de je ne sais quoi encore qu’il pensait et qu’il n’osait pas dire.

caroline.

Tu te querelles avec tout le monde ; tu vois que monsieur et madame n’aiment pas qu’on se dispute, et toi, depuis quelque temps, tu attaques toujours, tu ne supportes rien ; tu deviens trop familier avec monsieur et grossier avec madame.

gribouille, se fâchant.

Et pourquoi donc que je supporterais, moi, ce qu’ils ne supportent pas ? Va donc dire aux maîtres qu’ils sont nigauds, bêtes, crétins, maladroits, brise-tout, comme on me dit à moi toute la journée : et tu verras les hélas ! et les cris qu’ils pousseront. C’est que ça m’ennuie à la fin.

caroline, le calmant.

Voyons, Gribouille, mon frère, ne te fâche pas ; tout ça, c’est pour rire ; ils ne pensent seulement pas ce qu’ils disent.

gribouille.

Tu crois ?

caroline.

J’en suis sûre. N’en parlons plus ; et finis d’essuyer le salon pendant que je vais voir au déjeuner.

Gribouille continua à épousseter. Il arriva à la cage, la prit, regarda les oiseaux et se mit à causer avec eux.

« Pauvres petits ! ils s’ennuient là dedans… Ne