Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/153

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dit : « Vous avez fait du dégât chez M. le maire, ma pauvre Rose ; il va vous faire coffrer ; cachez-vous ; les gendarmes sont après vous à l’heure qu’il est. » Alors je me suis cachée, parce que je ne voulais pas aller en prison.

le maire.

Et vous, brigadier, pourquoi l’avez-vous poursuivie et arrêtée ?

le brigadier.

Poursuivie, par la raison que Gribouille m’a dit que les camarades la cherchaient. Arrêtée, par le motif qu’elle m’a elle-même confié qu’elle se sauvait des camarades.

le maire.

Il y a dans tout cela une méprise qu’il faut débrouiller, brigadier. En attendant, déliez les mains de votre prisonnière, et laissez-la aller… Quant à vous, Rose, vous avez vous-même amené votre punition. J’aurais pu, en effet, vous faire arrêter, mais j’ai eu pitié de vous et je vous ai fait grâce. Votre conscience troublée a causé les désagréments que vous subissez depuis hier. »