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« Elle est ici ; voyons, ôte-toi de là, que je prenne mon gibier. »

Gribouille refusant de se déplacer, le gendarme la prit par le bras, le fit tourner comme une toupie, et, déplaçant les bottes de foin, il fut très surpris de ne voir personne.

le brigadier.

C’est singulier, j’aurais juré qu’elle était ici.

gribouille, battant des mains.

Elle est partie ! elle est sauvée ! tant mieux. Mais par où est-elle passée ?

le brigadier.

Elle était donc réellement ici, cachée derrière ce foin ?

gribouille.

Mais oui, elle y était. Par où a-t-elle pu se sauver, puisque nous étions à la porte ?

le brigadier.

Ah çà ! mais tu es donc son complice, puisque tu aidais à la cacher ?

gribouille.

Je l’ai trouvée à la porte tout comme vous m’avez trouvé ; quand elle a entendu marcher, elle s’est resauvée dans la grange, me tirant après elle, et, avant que je fusse revenu de ma surprise, nous avons entendu vos camarades s’asseoir à la porte, causer de Rose ; ils riaient, puis ils sont partis ; alors Rose m’a prié de lui chercher du pain ; et comme j’y allais, car, vrai, elle me faisait pitié, je me suis cogné contre vous et j’ai eu