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pas que je parle d’âge à madame… Pourquoi cela ?… Serait-ce parce qu’elle a peur de ne pas avoir la raison de son âge ?… Bien sûr, c’est ça… Elle voudrait être plus raisonnable… C’est, qu’elle ne l’est pas trop tout de même… Y a-t-il du bon sens à se faire faire des robes de toutes les couleurs, comme si elle était une jeunesse ! Je vous demande un peu, continua Gribouille en examinant les robes, en voilà une toute rose qui serait bonne pour Caroline ! et cette bleu pâle avec de grosses pivoines ! Elle est drôle tout de même… Voyons la lilas, que Caroline veut lui mettre ce soir ! Trop jeune ! trop jolie ! » ajouta-t-il en hochant la tête.

Gribouille, ayant terminé son examen, passa à la salle à manger, enleva le couvert, lava la porcelaine, les verres, les couverts, et, comme le lui avait ordonné Caroline, rangea les pièces sur la table et sur le buffet, à mesure qu’il les essuyait. Il descendit ensuite à la cuisine, lava la vaiselle, balaya partout et mit tout en ordre. Quand sa sœur rentra pour préparer le dîner, elle fut très contente, et demanda à Gribouille d’aller faire une visite à M. le curé pour le prévenir du changement de leur position. Tout cela s’était fait si rapidement qu’elle n’avait pas eu le temps de le consulter.