Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de sécher, se détachait toujours, et Gribouille recommençait toujours sans humeur et sans colère.

« Mon pauvre Gribouille, lui dit sa mère, tes feuilles ne tiendront jamais si tu tires dessus comme tu fais.

gribouille.

Il faudra bien qu’elles tiennent, et que je puisse tirer sans qu’elles me viennent dans la main ; je tire bien sur les autres feuilles, pourquoi ne pourrais-je pas tirer sur celles-ci ?

la mère.

Parce qu’elles sont déchirées, mon ami.

gribouille.

C’est parce qu’elles sont déchirées que je veux les raccommoder. Il me faut un catéchisme, n’y a pas à dire : M. le Curé l’a dit ; Mme Delmis l’a dit. Caroline m’a donné le sien, qui n’est pas neuf, et je veux le remettre en bon état.

la mère.

Laisse sécher les feuilles que tu recolles, si tu veux qu’elles tiennent.

gribouille.

Qu’est-ce que ça y fera ?

la mère.

Ça fera qu’elles ne se détacheront plus.

gribouille.

Vrai ? Ah bien ! je vais les laisser jusqu’à demain, et puis nous verrons. »

Gribouille colla toutes les feuilles détachées, et