de porcelaine à fleurs qui étaient au lavoir ! Ah ! monsieur Delmis, pourquoi avoir enfermé là dedans cette méchante fille ?
Est-ce que je savais, moi ?… Allons ! encore quelque chose de cassé ; j’y cours. »
Et M. Delmis, suivi de Mme Delmis, que suivaient les enfants, courut au lavoir et ouvrit la porte. Un spectacle déplorable s’offrit à leurs regards : assiettes, tasses, plats, soupières, etc., tout était à terre, brisé en mille morceaux. Mlle Rose, armée d’un sabot, achevait le peu d’objets que sa fureur avait épargnés ; l’œil étincelant, le visage en feu, les cheveux en désordre, les bras nus, elle ressemblait à une furie. Quand elle vit la porte ouverte, elle se précipita pour se frayer un passage.
« Vous allez goûter de la prison ! » s’écria M. Delmis, qui voulut l’arrêter en la saisissant par ses jupes ; mais, d’un coup de sabot, elle lui fit lâcher prise et se sauva, laissant Mme Delmis et les enfants saisis de frayeur.
« Quelle furie ! s’écria M. Dolmis. Je ne peux pas laisser impunie une semblable conduite. En qualité de maire, je pourrais la faire poursuivre et mettre en prison. »
M. Delmis remonta chez lui pendant que sa femme et ses enfants constataient les dégâts et cherchaient vainement de la vaisselle échappée à sa colère : rien n’avait été oublié ; tout était brisé.