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L’AUBERGE DE L’ANGE-GARDIEN.

toujours mon cher petit Paul, et vous me permettrez de rester avec lui.

MADAME BLIDOT.

Pauvre enfant ! Non, je ne vous chasserai pas, je vous garderai toujours ; je vous aimerai comme si vous étiez mes enfants. Et, pour commencer, je te demande ainsi qu’à Paul de ne pas m’appeler madame, mais maman.

JACQUES.

Oh oui ! vous serez notre maman, comme pauvre maman qui est morte et qui était bien bonne. Paul, tu ne diras plus jamais madame à madame Blidot, mais maman.

PAUL.

Non, veux pas ; veux aller avec Capitaine et Moutier.

JACQUES.

Mais puisqu’ils sont partis !

PAUL.

Ça ne fait rien : viens me mener à Capitaine.

JACQUES.

Tu n’aimes donc pas maman Blidot ?

PAUL.

J’aime bien, mais j’aime plus Capitaine.

ELFY.

Laisse-le, mon petit Jacques ; il s’habituera petit à petit ; il nous aimera autant qu’il aime Capitaine, et il appellera ma sœur maman, et moi, ma tante. Toi aussi, je suis ta tante.

— Oui, ma tante, dit Jacques en l’embrassant. »

Jacques, tranquille sur le sort de Paul, se laissa aller à toute sa gaieté ; il inventa, pour occuper son frère, une foule de jeux amusants avec de petites pierres, des brins de bois, des chiffons de papier. Lui-même cher-

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