il entendit le babillage des enfants et le gai rire d’Elfy et de madame Blidot. Honteux de son long sommeil, il sauta à bas de son lit et commença ses ablutions.
« Bon lit, pensa-t-il ; il y a longtemps que je n’en avais eu un si bon ; c’est ce qui m’a mis en retard… Me voici prêt ; vite, que j’aille aider ces femmes dans leur besogne. »
En ouvrant la porte, il se trouva en face de ses deux hôtesses, qui débarbouillaient et arrangeaient chacune leur enfant.
Pardon, excuse, Mesdames, je suis en retard : ce n’était pourtant pas mon habitude au régiment ; mais les logements sont bons, trop bons ; on dort trop bien dans vos lits.
Bonjour, monsieur Moutier ; vous avez bien dormi ?
Je le crois bien que j’ai dormi ; trop bien, comme tu vois, mon garçon, puisque je suis en retard. Tu n’as pas mauvaise mine non plus, toi ; ton lit était meilleur que celui de la nuit dernière ?
Oh ! qu’il était bon ! Paul avait si chaud ! Il était si content ! il a si bien dormi ! J’étais si heureux ; et je vous ai tant remercié, mon bon monsieur Moutier !
Ce sont ces dames qu’il faut remercier, mon enfant, et pas moi, qui suis un pauvre diable sans asile.
Mais c’est vous qui nous avez sauvés dans la forêt ; c’est vous qui nous avez ramenés ici ; c’est vous qui