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mes chers enfants. Moi, je suis si heureux de vous garder près de moi avec cette excellente maman, que je la remercie du fond du cœur d’avoir dit oui.

MADAME BLIDOT.

Et moi, mon ami, je vous remercie de tout mon cœur de m’en avoir parlé. C’est que je n’y pensais pas du tout. Allons-nous être heureux, mon Dieu ! Tous ensemble, toujours !

Elfy, qui avait préparé le souper, vint ainsi que Moutier prendre part à leur joie, et les enfants sautaient et gambadaient sans oublier le souper, car Paul s’écria :

« Et la soupe ? J’ai si faim !

— Voilà ! voilà ! » dit Moutier qui l’apportait.

Ils se mirent gaiement à table. Tous étaient les plus heureuses gens de la terre. Le général fut porté aux nues ; on n’en dit que du bien : madame Blidot trouva même qu’il était très bel homme, ce qui excita les rires de la famille. Le souper fini, les enfants, mal reposés de leur nuit de fatigue, demandèrent à se recoucher. Madame Blidot ne voulut pas être aidée par Elfy ; elle la remplaça par Dérigny, enchanté de donner des soins à ses enfants et de voir faire madame Blidot.

Moutier et Elfy allèrent voir le général. Dérigny et madame Blidot les y rejoignirent quand les enfants furent endormis ; on laissait pour les garder une servante qu’on avait prise depuis l’arrivée du général, et qu’Elfy voulut garder quand elle sut que madame Blidot les quitterait.