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lui, lui baisa les mains en sanglotant et en répétant : « Merci, bon général, merci, »

Le général, stupéfait, ne comprenant rien, ne devinant rien, crut qu’il était arrivé un malheur à l’Ange-Gardien, et, se levant tout effaré, il releva madame Blidot et lui demanda avec inquiétude ce qu’il y avait.

Dérigny entrait au même moment ; il allait raconter au général ce qui venait d’arriver, lorsque madame Blidot, le voyant entrer, s’élança vers lui, lui saisit les mains, et, l’amenant devant le général, elle dit d’une voix tremblante :

« Il me donne les enfants. Jacques et Paul seront à moi, à moi, général ! Je serai leur mère, car je serai sa femme. »

Le général partit d’un éclat de rire :

« Ha ! ha ! ha ! et nous qui faisions de la diplomatie, monsieur le curé et moi, pour arriver à vous faire consentir. La bonne farce ! La bonne histoire ! Je te fais mon compliment, mon bon Dérigny. Tu vois bien, mon ami, que les terres ont bien fait.

DÉRIGNY, riant.

Elles n’ont rien fait, général ; elle ne sait seulement pas que vous me donnez quelque chose.

LE GÉNÉRAL.

Comment ! Vous ne le lui avez pas dit ?

DÉRIGNY.

Je n’ai pas eu le temps, mon général ; quand cette excellente femme a compris qu’en m’épousant elle ne se séparait pas de mes enfants, elle m’a remercié comme d’un bienfait, et elle a couru chez vous pour vous exprimer sa reconnaissance d’avoir arrangé son bonheur, disait-elle.