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LE GÉNÉRAL.

Puisqu’il l’a, vous n’avez plus rien à lui demander.

LE CURÉ.

Aussi me trouvé-je très satisfait, général, et je désire que madame Blidot pense comme nous.

LE GÉNÉRAL.

Ceci vous regarde, mon bon curé, parlez-en avec elle quand Dérigny et moi nous n’y serons plus. L’affaire se terminera promptement en la poussant vivement. »

La conversation fut interrompue par Elfy, Moutier et les enfants, qui revenaient près du général. Elfy avait des larmes dans les yeux.

ELFY.

Mon bon général, que de reconnaissance ! Il n’est pas possible d’être meilleur, plus généreux, plus paternel que vous ne l’avez été pour moi et pour Joseph. Que de choses vous nous donnez ! Et avec quelle grâce, quelle bonté aimable !

Elfy saisit une de ses mains et la lui baisa à plusieurs reprises.

LE GÉNÉRAL.

Mon enfant, laissez-moi. Je vais pleurer si vous continuez ; je n’en puis plus ! Laissez-moi, vous dis-je ; Moutier !

Moutier saisit son autre main, et, la serrant à la briser, y posa ses lèvres.

MOUTIER.

Mon général, je n’ai jamais baisé la main d’aucun homme ; la vôtre est pour moi celle d’un bienfaiteur, d’un père.

LE GÉNÉRAL.

Tiens, vous dites comme Torchonnet.