mais mangé, ni bu, ni vu chose pareille à Loumigny. Le curé était à la gauche du général, Elfy se trouvait placée entre la général et Moutier, puis le notaire et les autres convives. Le dîner fut long et gai.
« Défense de se donner d’indigestion aujourd’hui, criait le général ; on doit se ménager pour demain : ce sera bien autre chose.
— Qu’y aura-t-il demain ? demanda un convive.
Qui vivra verra. Il y aura un festin de Balthazar !
Qu’est-ce que c’est que ça, Balthazar ?
Balthazar était un gredin, un fieffé gourmand, mais un fin connaisseur en vins et en toutes espèces de comestibles, et, quand on voulait bien dîner, on allait chez Balthazar.
— Ah ! oui ! comme à Paris, quand on va chez Véry, dit un des convives qui avait la prétention d’avoir de l’instruction et de connaître Paris, parce qu’il y avait passé une fois trois jours comme témoin dans une affaire criminelle.
— Tout juste ! c’est ça, dit le général en se tordant de rire. Je vois, M’sieur, que vous connaissez Paris.
Un peu, M’sieur, j’y ai passé quelque temps.
Avez-vous été au spectacle, M’sieur ?
Oui, M’sieur, bien des fois. J’aimais beaucoup le spectacle.