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Il fut entouré et remercié.
LE GÉNÉRAL.

Eh bien, mes enfants, croirez-vous une autre fois le vieux Dourakine quand il vous dira : Ayez confiance en moi, ne vous inquiétez de rien ?

— Bon ! cher général ! s’écria-t-on de tous côtés.

LE GÉNÉRAL.

Je vous répète, mes enfants, ne vous tourmentez de rien ; tout sera fait et bien fait. À présent, allons recevoir nos invités et le notaire.

ELFY.

Où ça, général ? où sont-ils ?

LE GÉNÉRAL.

C’est ce que vous allez voir, mon enfant. Allons, en marche ! Par file à gauche ! »

Le général sortit le premier ; il était en petite tenue d’uniforme avec une seule plaque sur la poitrine. Il se dirigea vers l’auberge Bournier, suivi de tous les habitants de l’Ange-Gardien. Le général donnait le bras à Elfy, Moutier à madame Blidot, Dérigny donnait la main à ses enfants. Tout le village se mit aux portes pour les voir passer.

« Suivez, criait le général, je vous invite tous ! Suivez-nous, mes amis. »

Chacun s’empressa d’accepter l’invitation, et on arriva en grand nombre à l’auberge Bournier. Au moment où ils furent en face de la porte, la toile de l’enseigne fut tirée, et la foule enchantée put voir un tableau représentant le général en pied ; il était en grand uniforme, couvert de décorations et de plaques. Au-dessus de la porte était écrit en grosses lettres d’or : au Général reconnaissant.

La peinture n’en était pas de première qualité, mais