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XXVI

LE CONTRAT. — GÉNÉROSITÉ INATTENDUE.


Le lendemain était le jour du contrat. Chacun était inquiet à l’Ange-Gardien ; on ne voyait rien venir. Le général était calme et causant. On déjeuna. Jacques et Paul seuls étaient gais et en train.

Le général se leva et annonça qu’il était temps de s’habiller. Chacun passa dans sa chambre, et de tous côtés on entendit partir des cris de surprise et de joie. Elfy et madame Blidot avaient des robes de soie changeante, simples, mais charmantes ; des châles légers en soie brodée, des bonnets de belle dentelle. Les rubans d’Elfy étaient bleu de ciel ; ceux de sa sœur étaient vert et cerise. Les cols, les manches, les chaussures, les gants, les mouchoirs, rien n’y manquait. Moutier avait trouvé un costume bourgeois complet ; Dérigny de même ; Jacques et Paul, de charmantes jaquettes en drap soutaché, avec le reste de l’habillement. Ils n’oublièrent pas leurs montres ; chacun avait la sienne.

Les toilettes furent rapidement terminées, tant on était pressé de se faire voir. Quand ils furent tous réunis dans la salle, le général ouvrit majestueusement sa porte ; à l’instant il fut entouré et remercié avec une vivacité qui le combla de joie.