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jets utiles pour leur auberge ; Moutier, parce qu’il jouissait de la joie d’Elfy plus que de ses propres joies ; les enfants, parce qu’ils aidaient à déballer, à ranger, et que tout leur semblait si beau, que leurs exclamations de bonheur se succédaient sans interruption ; Dérigny, parce qu’il ne vivait plus que par ses enfants, que toutes leurs joies étaient ses joies, et que leurs peines lui étaient plus que les siennes. Le général ne touchait pas terre ; il était leste, alerte, infatigable. Il courait presque autant que Jacques et Paul. Il riait, il déballait ; il se laissait pousser, chasser. Ses grosses mains maladroites chiffonnaient les objets de toilette, laissaient échapper la vaisselle et autres objets fragiles.

De temps à autre, il courait à l’auberge Bournier, sous prétexte d’avoir besoin d’air, puis aux ouvriers des prés et des bois, pour avoir, disait-il, un peu de fraîcheur. On le laissait faire ; chacun était trop agréablement surpris pour gêner ses allées et venues.

L’auberge Bournier ressemblait à une fourmilière ; les ouvriers étaient plus nombreux encore et plus affairés que les jours précédents. Il était arrivé plusieurs beaux messieurs de Paris qui s’y établissaient, et qui achetaient, dans le village et aux environs, des provisions si considérables de légumes frais, de beurre, d’œufs, de laitage, qu’on pensait dans Loumigny qu’on allait avoir à loger incessamment un régiment ou pour le moins un bataillon.

Moutier et Dérigny semblaient avoir perdu la confiance du général ; il ne leur demandait plus rien que les soins d’absolue nécessité pour son service personnel.

Ils avaient défense de toucher aux paquets qui se succédaient ; le général les déballait lui-même et ne permettait à personne d’y jeter un coup d’œil. Elfy crai-