Page:Ségur - L’auberge de l’ange gardien.djvu/275

Cette page a été validée par deux contributeurs.


XXIV

MYSTÈRES.


Le lendemain, le notaire, que le général avait mandé la veille par un exprès, pour une affaire importante, arriva de bonne heure. Le général s’enferma avec lui pendant longtemps ; ils sortirent de cette conférence, satisfaits tous les deux, et riant à qui mieux mieux. Le général ne dit mot à personne de ce qui s’était passé entre eux, et, quand le notaire partit, il mit le doigt sur sa bouche pour lui recommander le silence, et lui fit promettre de revenir bien exactement pour le contrat de mariage d’Elfy, la veille de la noce.

« N’oubliez pas, mon très cher, que vous êtes de la noce, du dîner surtout, dîner de chez Chevet. Ne vous inquiétez pas de votre coucher ; c’est moi qui loge.

— Mais, général, lui dit tout bas madame Blidot, nous n’avons pas de place.

— Ta, ta, ta, j’aurai de la place, moi ; c’est moi qui loge ; ce n’est pas vous. Soyez tranquille, ne vous inquiétez de rien ; nous ne dérangerons rien chez vous. »

Le notaire salua et partit. Le général se frottait les mains comme d’habitude et souriait d’un air malin. Il s’approcha d’une fenêtre donnant sur le jardin.

« C’est joli ces prés qui bordent votre jardin ! Et le