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dre. J’ai agi comme un diable, je veux agir comme un ange gardien pour faire la compensation. »

La curé ne put s’empêcher de sourire ; la cause était gagnée. Le général le serra dans ses bras, puis l’obligeant à s’asseoir, s’assit près de lui, et, cherchant à prendre un air grave :

LE GÉNÉRAL.

Maintenant, monsieur le Curé, défilez-moi votre chapelet. Que vous faut-il ?

LE CURÉ.

Vous ne croyez pas si bien dire, Monsieur, car il est très vrai que c’est tout un chapelet de nécessités pressantes.

— Tant mieux, dit le général, joyeux et se frottant les mains. Commençons.

LE CURÉ.

D’abord, des secours pour mes pauvres, des vêtements, du pain, des remèdes pour les malades, etc. ; ensuite, une réparation générale à ma pauvre église, plus la décoration intérieure, peintures, vitraux, dorures, etc. Une sacristie à construire et à garnir ; nos ornements et nos vases sacrés sont dans un état déplorable.

LE GÉNÉRAL.

Et d’un. Ça fait cinquante mille francs. Après ?

Le curé sauta de dessus sa chaise.

LE CURÉ.

Cinquante mille francs ! C’est moitié trop, général.

LE GÉNÉRAL.

Et bien ! avec le reste, vous ferez réparer, arranger votre presbytère, qui est en ruines et en loques. Après ?

LE CURÉ.

Si nous pouvions avoir quatre sœurs de charité, gé-