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tier emportèrent Torchonnet dans sa chambre. Le général arrêta par le bras le curé qui les suivait.


La bonne et Moutier emportèrent Torchonnet.

« Monsieur le curé, je vous donnerai dix mille francs pour ce voleur, » dit-il à voix basse.

Le curé lui jeta un regard sévère.

« L’argent ne rachète pas le mal, Monsieur ; il ne paye pas la souffrance.

LE GÉNÉRAL.

Mais que voulez-vous que je fasse ?

LE CURÉ.

Rien, Monsieur ; personne ne vous demande rien ; il fallait vous abstenir de ce que vous avez fait. Maintenant, vous ne pouvez que demander pardon à Dieu de votre violence et la réprimer à l’avenir.

LE GÉNÉRAL.

Monsieur le curé, ne me regardez pas avec des yeux si sévères ; ils me troublent la conscience et le cœur. Je ne suis pas méchant, je vous assure, seulement un peu trop vif.